
Interview bénévoles
Bénévoles interviewés : René Manenti, Daniel Chanson, Synthia Paquin.
Propos recueillis par Thibault Ganivet.
Thibault :
Bon les copains, depuis combien de temps êtes-vous bénévoles sur le Décapadiot et à quel poste ?
D : Ca fait maintenant deux ans que je suis cuisto sur le festival, enfin plus précisément préposé aux frites ! Et ça se passe très bien, une bonne organisation bien rodée.
R : Pour moi ça fera la troisième année au bar.
S : Ça fait également trois ans que je suis bénévole et je suis toujours au bar.
Thibault : Donc pour vous ça consiste en quoi d’être bénévole sur le festival Décapadiot ?
D : Ca consiste en de la disponibilité, peu importe la disponibilité qu’ont les gens, le plus important c’est de la mettre au profit du festival, même si ce n’est qu’une heure par jour. On trouvera toujours quelque chose à faire, un montage à réaliser, un coup de pinceau à donner. La mise en place prend beaucoup de temps mais il y a également le démontage le lendemain du festival sur lequel on a du mal à mobiliser les bénévoles.
S : Pour commencer c’est avant tout une histoire de plaisir ! Beaucoup de plaisir ! C’est un moment vraiment convivial, on est tous ensemble durant la semaine de montage. On sait qu’on a tous nos objectifs mais c’est relativement tranquille en attendant l’évènement à venir. Après durant l’évènement on essaye d’être relativement sérieux pour apporter le meilleur service aux festivaliers, tout en gardant un côté fun entre bénévoles. Après il y a l’after Decapadiot pour les bénévoles où on décompresse et où on prend du plaisir ensemble.
Thibault : Quelles sont les contraintes que vous avez pu connaître d’être bénévole sur un événement de la taille du Décapadiot ?
R : Cela nécessite une bonne coordination, parce que pour que le site du festival soit monté il faut aller chercher tous les éléments sur les différents sites de stockage répartis sur les différentes communes.
D : Mais en même temps est ce que ce ne sont pas ces petits aspects plus contraignants qui nous permettent de créer des souvenirs ?
R : C’est bien possible ! Et du mal de dos aussi !!!
S : La disponibilité bien sûr, mais on sait qu’on s’engage pour passer du temps sur place mais dans la convivialité !
Thibault : Et maintenant parlons des aspects positifs de l’expérience Décapadiot.
D : La CON-VI-VIA-LI-TE ! Le groupe qui reste ensemble, soudé, peu importe l’âge.
S : Les rencontres qu’on fait durant ce temps qu’on donne. Moi, il y a un aspect que j’aime tout particulièrement c’est le regard qu’on a sur des personnes que l’on croise tous les jours, à qui on ne dit pas forcément bonjour et qu’on apprend à connaître par le biais de cette semaine de montage et on tisse des liens avec énormément de personnes.
En plus, on apprend pleins de choses durant cette semaine, on découvre plein de corps de métiers différents et c’est l’occasion d’apprendre : le service au bar, la relation client, la vente au merch’…
Thibault : Avant d’être bénévole sur le Décapadiot, quelle était l’image que vous aviez du bénévolat ?
S : L’image que j’avais n’était pas spécialement bonne ! Quand tu penses au bénévolat, c’est du travail non rémunéré, de faire des tâches peu reluisantes… Mine de rien, moi j’y ai trouvé une grosse contrepartie relationnelle, la création de souvenirs, des rencontres. Et tous ces éléments m’ont fait changer le regard que je portais sur le bénévolat et me donnent envie d’en faire plus régulièrement pour d’autres causes.
D : Je te rejoins Synthia, si c’est pour se prendre la tête, et galérer toute la journée sans rigolades, je n’y serai pas retourné.
Thibault : Avec vos quelques années passées en tant que bénévole, est-ce que la notion d’engagement est importante lorsqu’on est bénévole ?
S : Disons que cela donne l’envie de se dépasser à chaque fois d’année en année pour toujours apporter une expérience qualitative aux festivaliers.
R : Désormais, notre présence récurrente année après année nous permet d’améliorer notre organisation et de pouvoir proposer de nouvelles choses aux organisateurs.
Thibault : Qu’est ce qui vous motive à continuer l’aventure Décapadiot ?
S : C’est d’aller toujours plus loin, d’accueillir toujours plus de participants, le goût du challenge, la montée d’adrénaline lorsqu’on voit arriver les premiers festivaliers.
R : être au contact des jeunes, ça me permet de garder de la vitalité ! Quand tu commences à prendre de l’âge comme moi, ça fait du bien d’être au contact des jeunes qui ne restent pas qu’entre jeunes !
D : Pour ma part, c’est le challenge que représente cet évènement, c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’avoir une équipe de 20 personnes pour faire à manger pour 3000 festivaliers.
Thibault : Est ce que ça vous semble important de conserver un engagement bénévole ?
R : Ça me semble très important. Je suis ancien Sapeur-pompier et je continue de rendre des services au centre de secours Porte de Maurienne, et on voit bien qu’il y a de moins en moins de pompiers, que les bénévoles sont moins présents dans les associations et il faut continuer à faire vivre ses services pour les personnes qui en ont besoin et sans engagement et sans bénévoles, cela n’existera plus. En plus ça m’occupe, cela me permet de revoir les anciens collègues et de me sentir utile. Et ça rend service !
S : C’est hyper important de donner même un minimum de temps à des associations, je prends l’exemple des restos du coeur, le nombre de bénéficiaires grandit d’année en année et si personne ne donne de son temps, ce sont des services qui seront amenés à disparaître. On voit bien, que les personnes qui s’occupent des collectes sont souvent des anciens, que se passera- t- il lorsque cette génération ne sera plus là ?
Thibault : Racontez-moi un souvenir qui vous a marqué dans vos investissements sur le Décapadiot ?
S : J’ai les filles du groupe L.E.J. qui sont venues prendre leurs douches chez moi !
R : J’espère que tu as nettoyé ta douche depuis !
S : Ca m’a permis de discuter avec ces artistes et d’apprendre à les connaître un peu mieux ces artistes qui me semblaient tellement difficile à aborder. C’était génial !
D : Pour ma part, il y a un gros évènement qui m’a marqué : on avait préparé tous les repas la veille que nous avions maintenus en température. On a eu un souci électrique durant la nuit et le lendemain matin, il a fallu tout recommencer et ça c’était un sacré challenge ! Que l’on a réussi, mais il a fallu transpirer un bon coup avant de l’atteindre, heureusement avec Dylan Robin, Fabien Combet, Romain Berthaud et bien d’autres on a tout recoupé, re-préparé etc.
R : Moi je garderai en mémoire le lavage des patates, les 600 kg de patate qu’on a nettoyé avec la lance à incendie ! Le tout, supervisé par un ancien commandant des pompiers de Bretagne, lui-même bénévole.